mercredi 27 juillet 2011

Miracle, le radicalisme musulman s’est évaporé


Grâce à « un fondamentaliste chrétien » qui a assassiné au nom de sa condamnation du marxisme et sa détestation des musulmans, un miracle s’est produit : la menace du fondamentalisme islamique a disparu. Comme ça, pfuitt, envolée en trois jours !

Certains d’entre nous avaient cru voir un carnage à New-York, un autre à Madrid, un troisième à Londres. Ils avaient remarqué que des dizaines d’attentats avaient été déjoués et de nombreuses officines jihadistes démantelées grâce à la vigilance des polices européennes. 

Dans le monde musulman tout entier, mais en Europe aussi, les mêmes avaient cru voir une avancée formidable de l’islam radical, des discours de haine de l’Occident et de ses valeurs, la couverture des cheveux et du corps des femmes, l’instauration d’un apartheid sexuel, des doléances et revendications infinies permettant à une religion de s’imposer à nouveau dans les espaces publics : écoles, hôpitaux, entreprises, rues (prières), etc. Ils avaient cru voir, ces illuminés, la construction de petites sociétés parallèles, en France et en Grande-Bretagne par exemple, où il n’est plus possible aux services publics de faire leur travail et aux filles d’échapper au sexisme. Fantasmes. 

Certains avaient encore cru constater une diminution inquiétante de la liberté d’expression vis à-vis de l’islam : protestations menaçantes contre des pièces de théâtre, des articles ou opinions, des expositions, sans compter d’innombrables procédures juridiques -souvent victorieuses- destinées à élargir le champ d’action du fondamentalisme. Ils avaient cru déceler une autocensure en pleine croissance. 

Tout cela n’était que viles inventions, le carnage commis par un « fondamentaliste chrétien » l’a révélé en pleine lumière. Pourtant, la bien-pensance nous l’avait dit depuis longtemps que les « partis populistes » -vous savez, ceux qui ont guidé le bras du meurtrier- étaient les seules menaces à prendre en considération.
La bien-pensance ordonne donc aux mal-pensants de se taire une fois pour toutes. Côté radicalisme musulman, y a désormais, vraiment, plus rien à voir.

vendredi 1 juillet 2011

Flottille numéro deux vers Gaza: les questions qui dérangent



Article publié en page Opinions du quotidien Le Temps

La 2e flottille «humanitaire» a échoué, elle ne cinglera pas vers Gaza. Mais si l'opération a avorté, une question demeure: comment tant de progressistes peuvent-ils soutenir un mouvement islamiste et terroriste? Par Mireille Vallette

La 2e flottille «humanitaire» a échoué, elle ne cinglera pas vers Gaza. Mais si l'opération a avorté, une question demeure: comment tant de progressistes peuvent-ils soutenir un mouvement islamiste et terroriste?
En Suisse, l'opération était appuyée entre autres par quatre éminents politiciens, le président des Verts Ueli Leuenberger et les conseillers nationaux socialistes Liliane Maury-Pasquier, Carlo Sommaruga et Jean-Charles Rielle, ces deux derniers ayant même failli embarquer. L'islamiste genevois Anouar Gharbi pilotait l'action suisse. Et, dans toute l'Europe, d'innombrables progressistes ont activement recherché fonds et personnalités pour la flottille.

Que fait la gauche dans cette galère? Quelles valeurs défendent ces compagnons de route du Hamas? Des compagnons démocratiques?

Ils soutiennent un mouvement qui n'a jamais accepté l'idée qu'Israël puisse exister. Israël impose un blocus destiné à empêcher le Hamas d'enrichir son arsenal meurtrier et des constructions destinées à son combat militaire. Il n'existe aucune crise humanitaire, la population de Gaza est même parmi les plus aidées du monde. Les marchandises apportées par cette flottille pourraient fort bien passer les postes de contrôle israéliens. Il en passe tous les jours.

Des compagnons laïques et antiracistes?

La charte du Hamas est un exemple hallucinant d'antisémitisme et de totalitarisme religieux. Selon elle, les juifs gouvernent le monde et sont responsables de toutes les guerres présentes et passées. La charia est la seule loi admise par le mouvement et il est impensable qu'une terre déclarée musulmane soit en partie occupée par un Etat juif.

A Gaza, les enfants reçoivent très tôt des injections racistes. A la télévision du Hamas Al-Aqsa, ils regardent des dessins animés qui présentent le juif comme un personnage diabolique, assoiffé de sang. Ils apprennent à haïr et à tuer dans des camps d'été. En avril 2009, dans une pièce de théâtre montée à l'Université islamique de Gaza, les personnages juifs affirment haïr les musulmans, boire leur sang et se laver les mains avec. Le 31 mars 2010, Sallah Sultan, président du Centre américain de recherche islamique, affirme sur Al-Aqsa qu'à Pâques les «sionistes» kidnappent des gens et pétrissent le pain azyme avec leur sang. En janvier 2011, Mahmoud al-Zahar, haut responsable du Hamas, accuse Israël de mener «des holocaustes innombrables contre les Palestiniens», tout en qualifiant le génocide nazi de mensonge.

Des compagnons humanistes?

Mars 2011. Un Palestinien assassine trois enfants juifs et leurs parents pendant leur sommeil. Le Hamas poste un court message sur son site officiel en anglais. Il condamne les meurtres d'enfants et nie toute responsabilité. En arabe, il glorifie le meurtrier et lui attribue le titre de «moudjahid» (combattant d'Allah). Il cite les victimes comme «cinq sionistes usurpateurs».

Des compagnons féministes?

Une «campagne de vertu» se déploie dans la bande de Gaza. Le Hamas exhorte les femmes à se couvrir et envoie des patrouilles sur les plages pour contrôler les baigneurs. Abdullah Abou Jarbou, vice-ministre aux Affaires religieuse, précise en 2009: «Nous devons inciter les gens à être vertueux et les préserver du péché.» Il affirme que la loi islamique va s'implanter, «à l'avenir, c'est inévitable, elle sera appliquée». Février 201 1 : le Hamas proscrit le travail des hommes dans les salons de coiffure pour dames, car la tradition interdit aux femmes de montrer leurs cheveux aux hommes.

Des compagnons défenseurs de la libre expression?

Mars 2011, un rassemblement de jeunes Gazaouis appelant à la réconciliation entre Hamas et Fatah est dispersé. Les forces du Hamas tentent d'empêcher la presse de filmer. Elles mettent à sac les bureaux de Reuters et des télévisions américaine CNN et japonaise NHK. Selon des témoins cités par Human Rights Watch, les forces de l'ordre ont aussi roulé en moto sur des manifestants.

Des compagnons peu regardants?

Le Hamas utilise la population de Gaza comme bouclier humain. Elle lance des roquettes depuis le coeur de quartiers résidentiels. Les Brigades Izz al-Din al-Qassam, branche militaire du Hamas, diffusent une vidéo montrant cette réalité. Le Hamas lance aussi des roquettes depuis des établissements d'éducation et des mosquées.

Quand le Hamas va-t-il susciter l'indignation plutôt qu'une sidérante complaisance? Le journaliste français Mohamed Sifaoui montre la voie: «Mais que ces mêmes islamistes brandissant des drapeaux d'organisations tels que le Hezbollah, le Hamas ou le «Djihad islamique», soient accompagnés, soutenus et portés, dans leurs virées extrémistes, par des figures politiques, médiatiques ou associatives se réclamant de la gauche [...] pour l'homme de gauche que je suis, ce spectacle est tout simplement insupportable.»